top of page

Roman-feuilleton

« ll y a un mois et demi, j’ai tenté de me suicider. Et je me suis ratée. Ce qui est franchement pathétique pour une planificatrice funéraire, je sais. »


Photo by Laura Kapfer on Unsplash

Le logiciel d’écriture que j’utilise ne donne pas le nombre de pages total de mon nouveau roman, parce qu’il comprend aussi tous les dossiers de recherche. Je viens de finir le chapitre 8 et j’ai décidé de vérifier à combien de pages j’étais rendue et j’arrive à 527 pages. D’après mon plan, il devrait y avoir 21 chapitres, et je devrais être parvenue au milieu de mon récit. Ça va donc faire un méga pavé. Si je me fie à la longueur moyenne des romans publiés au Québec, je me suis dit que c’était comme si j’avais écrit trois romans. Et c’est ce qui m’a donné l’idée de le publier en feuilleton. Un peu comme Alexandre Dumas qui a publié Les Trois Mousquetaires dans la presse écrite au 19e siècle. Rien ne m’empêchera de le publier en format papier une fois qu’il sera terminé, ce format numérique me permettra de recueillir des commentaires des lecteurs et ainsi d'améliorer mon histoire. Mais surtout de partager cette aventure très solitaire qu'est l'écriture.


J’ai donc créé ce site Web. À compter du 17 mai 2022, je vous donnerai accès gratuitement au prologue et au chapitre 1 à raison d'une séquence d'une quinzaine de pages par semaine. Comme le prologue et le chapitre 1 font plus de 70 pages, ça vous fera de la lecture jusqu'à la fin juin. La suite sera disponible sur abonnement. Les abonnés auront droits aux contenus en primeurs. Ainsi, les abonnés pourront avoir accès aux premières séquences dès le 10 mai 2022. Je vous invite à consulter la page Abonnement pour plus d'informations.


Voici un premier extrait :

J’ai 25 ans. Je suis planificatrice funéraire. Je travaille pour un salon mortuaire où je vends des préarrangements à des baby-boomers qui préparent leurs sorties. Mes amis me surnommaient « The Death Planner ». Mon ancien chum, lui, il m’appelait « la secrétaire de la Mort ». ll y a un mois et demi, j’ai tenté de me suicider. Et je me suis ratée. Ce qui est franchement pathétique pour une planificatrice funéraire, je sais.

Pourquoi ce journal? Parce que c’est le devoir que m’impose mon psy. En fait, je devrais plutôt écrire mon phi, car le psychiatre de l’hôpital où on m’a pompé l’estomac étant trop débordé, il m’a envoyé chez une psychologue qui, après quelques tentatives infructueuses de me faire parler de mon vécu, m’a référée à un philosophe de ses amis qui propose une nouvelle sorte de thérapie. Il traite ses patients grâce à la littérature. C’est mon premier rendez-vous aujourd’hui. Je suis présentement dans la salle d’attente vert pomme où la réceptionniste, qui a dû prendre ses cours de service à la clientèle auprès d’une institution carcérale, m’a remis un petit journal recouvert d’un plastique blanc et m’a demandé de me présenter et de décrire les raisons de ma tentative de suicide. Mais j’ai refusé d’en parler avec le psychiatre. J’ai refusé d’en parler avec la psychologue. Alors vous pouvez aller vous faire foutre avec votre thérapie littéraire. De toute façon, il n’y a rien à dire. Je n’avais pas vraiment de raison de me supprimer. Je n’avais juste plus de raison de vivre. Je peux vous rassurer cependant : je ne tenterai plus jamais de m’enlever la vie. Ma nouvelle raison de vivre est de me trouver une raison de vivre. Cependant, je refuse de ressasser en vain ce que je ne peux changer. Tout ce que je veux c’est qu’on me laisse tranquille.




6 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page