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Prologue

Celui qui a un « pourquoi » qui lui tient lieu de but, de finalité,

peut endurer n’importe quel « comment ».

Nietzsche


Dr Pandele : 1er août 2031 23h55, dimanche


Le vieil homme avait attendu que l’agent de sécurité qui surveillait l’entrée principale de lhôpital soit parti réchauffer son café pour sortir à l’extérieur. Il prit soin de remonter le col de son pardessus et d’enfoncer sa casquette sur ses oreilles pour qu’on ne puisse pas l’identifier sur les vidéos des caméras de surveillance situées dans le hall et à l’extérieur. Précaution sans doute inutile, car il était plus que probable que personne ne s’aperçut jamais qu’on avait dérobé un dossier vieux de plus de 20 ans. Mais le dossier allait être numérisé dans les prochains mois. Il pourrait ainsi devenir la proie des fouineux et servir à discréditer des gens très haut placés. Il devait s’en débarrasser.

Il se dirigea d’un pas rapide vers la rue pour rejoindre sa voiture. À la première heure demain matin, il ferait une copie du dossier qu’il irait ensuite déposer dans son coffre à la banque avant de remettre l’original. Cette copie, il espérait, garantirait sa sécurité.

Le souffle court, il déverrouilla la portière et s’installa sur le banc après avoir déposé le dossier sur le siège du passager. Il tendit une main tremblante pour attraper la ceinture de sécurité et constata avec surprise que son siège n’était plus réglé à sa taille. Il était reculé au maximum vers l’arrière. Craignant tout à coup s’être trompé de voiture, il posa le regard sur son reste de sandwich de la veille qui durcissait dans le panier séparant les deux sièges avant. Rassuré, il allait se pencher pour avancer son siège quand un voile flou s’abattit sur ses yeux. Quelqu’un, assis sur la banquette arrière, venait de rabattre un sac de plastique transparent sur sa tête. Il lutta pour le retirer, mais son assaillant colla le sac autour de son cou grâce à du ruban électrique. Il tenta d’atteindre le klaxon et la poignée de la portière, mais l’inconnu tirait sur le ruban électrique, le maintenant immobilisé contre son siège. Il savait ce qui se passait en lui. Le danger et la peur lui faisaient sécréter une forte dose d’adrénaline, qui augmentait son rythme cardiaque et dilatait ses bronches, accélérant sa respiration et précipitant le manque d’oxygène. Il savait qu’il en avait pour peu de temps. Il essaya de croiser le regard de son agresseur dans le rétroviseur, mais il n’entrevit qu’une casquette rouge. Bientôt, ses tentatives pour se libérer se firent plus faibles, ses ultimes efforts se concentrant sur la recherche d’oxygène. Mais il n’avait plus d’oxygène à respirer dans le sac. Sa vision se brouilla. Ses bras se crispèrent, ses mains griffant le vide devant lui, et ils retombèrent mollement de chaque côté de son corps sans vie.

L’homme à la casquette rouge compta jusqu’à quinze, puis retira le sac en décollant soigneusement le ruban électrique. Il se signa en souriant. Il était toujours stupéfié que ses victimes dans leur panique ne pensent pas à déchirer le sac de plastique pour pouvoir respirer. Bien sûr, ça ne ferait que retarder l’inévitable, car il avait un couteau dans sa poche pour les récalcitrants, mais il n’avait jamais eu à s’en servir. Heureusement, car il serait fort difficile de faire croire que quelqu’un qui venait de se faire égorger était mort de cause naturelle. C’était, selon lui, la preuve que Dieu soutenait leur projet.

Il se pencha sur le siège avant pour attraper le dossier et en profita pour fermer la bouche et les yeux de sa victime. Il sortit du véhicule et se mit à courir, le dossier sous le bras, pour rejoindre sa voiture qu’il avait garé quelques rues plus loin. Il déverrouilla le coffre et y jeta le dossier, sa casquette, ses gants et son imperméable. Il s’installa au volant et démarra la voiture grâce à la commande vocale. Malgré l’heure t

ardive, il regarda des deux côté de la rue avant de s’engager sur la voie.

À présent, il ne lui restait plus qu’à se rendre à l’Église où un prêtre se chargerait de lui donner l’absolution. Il n’avait que quelques kilomètres à parcourir, mais il devait faire preuve de prudence. Un malheur était si vite arrivé. Et il ne voulait pas prendre le risque se retrouver en Enfer.


 

Pour continuer votre lecture. c'est par ici : Chapitre 1 : 2031, partie 1

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